« Un monde nouveau s’ouvre à nous, soyons parmi les meilleurs »

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DECOUVERTE

Avec ses 272 000 habitants, Maroua est parmi les cinq premières villes du Cameroun. C'est le chef-lieu de la Région de l'Extrême-Nord et du département du Diamaré. Située à l'extrême nord, la ville présente un grand contraste par rapport aux autres villes du Sud. Particulièrement, les populations sont plus accueillantes et plus courtoises. La ville de Maroua est quadrillée par de grandes avenues bordées d'arbres qui apportent un peu de fraîcheur pour baisser les hautes températures. Le climat est sec et chaud, presque semi désertique. Pour éviter les effets de la chaleur, les habitants se chaussent de samaras, chaussures ouvertes en forme de sandales, réalisées avec du cuir tanné.
Maroua est surtout célèbre pour son activité artisanale et son grouillant marché où s'attroupent quotidiennement tanneurs, potiers, tailleurs, tisserands et forgerons. Maroua a une culture purement islamique, et les mosquées se construisent un peu partout dans la ville.
Les hommes sont généralement vêtus de boubous et de gandouras, avec une petite chéchia sur la tête, alors que les femmes sont drapées dans des pagnes multicolores qu'elles enroulent fortement autour de la taille.
Le centre artisanal, situé à l'entrée du marché regroupe une cinquantaine d'artisans qui proposent sur leurs étalages de magnifiques objets, nappes de tables brodées ou tissées à la main, tapis de cuir, babouches, sacs à main en peau de crocodile, de serpent etc.
De décembre à mai, Maroua connaît une grande affluence de touristes se rendant dans les parcs nationaux de Waza (situé à quelques 120 km de là)
et de Kalamaloué, ou vers les beaux sites de Rhumsiki, de Djinglya, ou encore du col de Koza, autre haut lieu de l'artisanat.
Maroua, la plus grande ville précoloniale du Cameroun, se situe dans la plaine du Diamaré, au confluent de deux mayo (cours d'eau saisonnier de type oued) le Kalliao et le Tsanaga. Des inselbergs le délimitent au Sud (hossere Makabay) et au Nord (hossere Maroura). Cours d'eau et relief font de Maroua une véritable place forte qui a servi de lieu de passage à beaucoup de populations.
Des matériaux lithiques (haches, bifaces, points, ...) attestent d'une occupation préhistorique du site de la ville.Les populations ont utilisé les matériaux des montagnes qui entourent la ville pour fabriquer leurs instruments.
Maroua : évolution démographique
Le peuplement de la ville est fort complexe, seule une reconstitution minutieuse et longue permettrait de démêler l'écheveau des groupes qui se sont mélangés sur le site de la ville. On distingue cependant au moins trois phases principales :

Dans un premier temps, des groupes humains venus de l'actuelle République du Tchad ont occupé l'emplacement. Ils appartenaient à l'ensemble des civilisations dites Sao et certains sont venus du Baguirmi. Elles ont été repoussées par de nouvelles vagues et certaines se sont réfugiées dans les montagnes, créant un fonds de population auquel se sont mélangés d'autres groupes pour donner les montagnards d'aujourd'hui. Quelques vestiges archéologiques attestent le passage de ces groupes humains à Maroua.
La deuxième étape du peuplement de la ville est le fait des Giziga, dont une des fractions, les Bi-Marva, occupait l'emplacement de la ville. Le nom de Maroua serait issu de l'appellation du chef Bi-Marva qui signifiait le chef de la forge. Ces populations auraient organisé la ville politiquement mais ne se seraient pas entendu sur la succession de leur dernier chef. A ce moment déjà, des pasteurs Peuls pacageaient pacifiquement dans la région. Ils vivaient en bonne intelligence avec les autochtones auxquels ils payaient un tribut pour l'utilisation des pâturages. Ils ont fini par leur faire la guerre et par prendre le pouvoir dans la région.
Le troisième groupe se compose de Peuls, pasteurs venus de l'Ouest par vagues successives. Ils étaient organisés en familles, avec un chef de famille dont le pouvoir ne dépassait pas les limites de sa propre famille et des esclaves. Au 19e siècle, des affranchis Peuls, venus du Bornou conquièrent le pouvoir à Maroua, grâce è une politique savante d'alliances matrimoniales passées avec les autochtones Giziga et Mofou. Ils sont bientôt rejoints par leurs anciens maîtres. Une fois installés, les Foulbé ont organisé la ville politiquement, avec un pouvoir centralisé et des activités commerciales. Pour résister à la convoitise des autres puissances tel le royaume du Wandala, les Foulbé ont construit des murailles sur les seules parties de la ville dont l'accès n'était pas interdit par des accidents naturels, l'Est et l'Ouest. La ville-mère se trouve donc à l'int&eacuterieur de cette enceinte.
Maroua : composition ethnique et religieuse
Chaque étape du peuplement de la ville a laissé des traces visibles, surtout dans la dénomination des quartiers. Les noms de certains des quartiers montrent leur existence avant la conquête Peule. Le quartier Kakatare, par exemple, a été créé par les Giziga.
Au début du 20e siècle, la colonisation allemande puis française met fin à la domination Peule dans la région et dans la ville. Aujourd'hui, c'est un savant mélange d'administration moderne et de structures anciennes. C'est ce qui fait la particularité de la ville. Elle se compose de 98 quartiers qui se comportent comme des villages. Les chefs sont nommés par le Lamido et sont autant de structures politiques.
Maroua : activités économiques
Au départ, n'habitaient à l'intérieur des enceintes que les dignitaires Peuls et leurs serviteurs. Les autres étaient rejetés hors des murailles et surtout sur les champs des dignitaires qu'ils étaient chargés d'entretenir. La ville était également un grand marché qui rassemblait pendant plus de trois jours par semaine des marchands venus d'horizons divers. Cette fonction commerciale attirait une foule de gens qui venaient s'installer dans la ville.